Parmi les étapes de fenaison, la mise en andain est indispensable pour ramasser le fourrage tout en conservant sa valeur nutritive. Il faut donc choisir un andaineur adapté au mode et à la zone de production et aussi aux objectifs de l’éleveur.
D’après de nombreuses études, l’andaineur à tapis semble le plus adapté pour obtenir un fourrage de qualité, grâce au gain de matière sèche et à la conservation de la matière azotée. Il est notamment apprécié pour sa délicatesse de récolte qui limite les pertes en évitant l’émiettement, notamment des fourrages riches en légumineuses dont les feuilles sont sensibles aux interventions mécaniques.
Néanmoins, cet avantage compétitif reste marginal si les prairies riches en légumineuses sont andainées de préférence le matin pour profiter de la rosée et ainsi limiter les pertes. En effet, les pertes sont assez similaires entre les différents types d’andaineurs lorsque le taux de matière sèche est inférieur à 60%. Les andaineurs double rotor à dépose centrale occasionnent, quant à eux, moins de pertes que ceux à dépose latérale mais ces derniers offrent un meilleur ramassage des angles.
Andaineur double rotor à dépose latérale : un modèle répandu qui offre de bons compromis en s’adaptant à toute quantité de fourrage
©Pierre Aeby
En ce qui concerne la propreté des fourrages, l’andaineur à tapis apparaît également comme le plus adéquat car l’herbe n’est pas traînée au sol. De plus, la possibilité d’avoir cet andaineur en attelage frontal permet une nouvelle fois de limiter les salissures car il ne roule pas sur le fourrage. Toutefois, il semblerait qu’il s’agisse avant tout d’une question de réglage de l’outil, peu importe le type d’andaineur. Maîtriser cette étape permettrait d’éviter qu’un andaineur double rotor à dépose latérale entraîne plus de salissures en regroupant des andains. En revanche, les dents d’un andaineur à soleils, étant autotrainé, frottent obligatoirement le sol, ce qui en fait l’outil le plus contaminant selon certaines études.
Les andaineurs se distinguent tout particulièrement au niveau des coûts. En effet, le prix d’achat et donc le prix de revient d’un andaineur à tapis sont nettement supérieurs à ceux d’andaineurs double rotor ou à soleils.
Il semblerait donc qu’un andaineur à tapis soit plutôt réservé aux ETA (Entreprises de travaux agricoles) ou aux CUMA (Coopérative d’utilisation de matériel agricole) pour avoir des surfaces assez conséquentes pour amortir l’outil.
Enfin, les andaineurs que l’on peut trouver sur le marché proposent des débits de chantier quelque peu différents. L’andaineur à soleils, dont la vitesse n’est pas limitée et la largeur de travail est importante, offre un débit de chantier au champ similaire à un andaineur à tapis. Cependant, il présente un risque de faire des andains torsadés difficiles à reprendre. Les andaineurs double rotor présentent, quant à eux, un débit de chantier moins élevé.
Il est tout de même possible de rajouter une mini-toupie sur le modèle à dépose centrale, incluant des frais supplémentaires, qui augmente le débit de chantier d’un tiers, sous réserve que les volumes de fourrage ne soient pas trop gros. De plus, l’andaineur double rotor à dépose latérale permet de faire un ou deux andains en fonction de la largeur de travail, ce qui favorise une souplesse de travail en fonction de la densité de fourrage à andainer, que l’on peut aussi retrouver avec l’andaineur à tapis.
Produire des fourrages de qualité tout en restant adapté au système de chacun est donc un défi bien présent pour l’étape d’andainage mais également sur toute la chaîne de fenaison. En effet, la qualité d’andainage est à raisonner dès la fauche. Il est ainsi primordial de rester cohérent dans ses choix, de la fauche à la récolte, pour optimiser la qualité des fourrages.
Andaineur à soleils © Pierre Aeby