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Comment bien valoriser le maïs en vert ?

21 septembre 2021
Durant l’été 2020, une douzaine d’agriculteurs ont participé à un essai sur l’affourragement du maïs en vert. Le but de cet essai était d’analyser s’il est possible d’observer des influences de l’affourragement du maïs en vert sur la production laitière et la qualité du lait.

Pour ce faire, des analyses de matière sèche du maïs ont été effectuées à Grangeneuve puis les différents paramètres du contrôle laitier et rations distribuées ont été recensés avec pour objectif d’observer d’éventuelles corrélations.

Durant toute la période d’affourragement du maïs, les producteurs se sont engagés à amener des plantes de maïs à Grangeneuve dans les jours suivants le contrôle laitier ceci afin de pouvoir suivre de près l’évolution de la maturité du maïs. 

© Unsplash

Étant donné la variabilité présente entre les variétés de maïs, les dates de semis, il a été difficile d’obtenir une tendance sur l’ensemble du groupe. Cependant, les analyses de matière sèche des différentes parties de la plante de maïs (part de grain, de feuilles, de tiges) ont permis de mettre en évidence l’importance que prend le grain lors de la maturité du maïs.

En effet, on peut observer que dans les premiers échantillons amenés au mois d’août 2020, la part de grain représente souvent moins de 10% de la plante totale. Au fil de l’avancement de la saison, vers mi-septembre, on arrive à une part de grain qui représente plus de 50% de la plante. Il faut dès lors noter que lorsque le grain devient trop sec, l’amidon qu’il contient n’est plus aussi digestible par l’animal et une part de l’apport en énergie est gaspillée.

Suite à la participation des éleveurs, nous avons choisi d’analyser individuellement les exploitations et leurs rations et ensuite de les regrouper sous 4 thématiques :

• Synchronisation des fourrages

Sur les exploitations concernées, le maïs est distribué une ou deux fois par jour, il est généralement accompagné par un concentré protéique ou de la luzerne sur le maïs. Cela soulève donc une question : Est-ce que l’équilibre de la ration se fait plutôt sur la journée complète ou vraiment au moment de l’ingestion ? Cette question reste ouverte à l’issue de l’essai mais on considère que cette synchronisation des aliments durant la journée est un enjeu important dans la gestion des fourrages et des aliments. 

• Tendances correspondant aux attentes du maïs vert

Pour un groupe d’exploitations, les attentes liées au maïs vert sont cohérentes avec les résultats obtenus. Il s’agit notamment de l’augmentation de la production laitière, de la hausse du taux de protéine du lait et de la diminution de l’urée.

• Part de maïs dans la ration

Chez les exploitations de l’essai, le maïs vert représente entre 10 et 40% de la ration en matière sèche. Chez certaines, cette part est constante durant toute la période du maïs mais chez d’autres elle varie beaucoup, notamment du fait que la teneur en matière sèche augmente avec le temps. Nous avons en effet constaté que l’intégration du maïs dans la ration n’est pas toujours évidente. Il est notamment important de gérer la maturité de ce dernier afin d’obtenir l’effet souhaité.

• Complémentation à 36kg et types de concentrés

Pour cet essai, les exploitations étaient très hétérogènes au niveau des races utilisées, de l’intensité de production et de la composition des rations de base. De cette grande variabilité découle d’importantes différences de quantités d’aliments concentrés distribués. On observe généralement une augmentation de la quantité d’aliment protéique distribué et une diminution de l’aliment énergétique. Pour un objectif de production journalière de 36kg, la plupart des exploitations de l’essai distribue entre 3 et 4kg de concentrés par vache et par jour en moyenne lors de la période d’affourragement du maïs.

En parallèle à cet essai, une étude sur les corrélations entre l’urée et les différents paramètres de la production laitière a été réalisée. Voici les deux constats principaux qui concernent les exploitations affourageant du maïs vert :

• Urée et production laitière

Dans les exploitations affourrageant du maïs en vert, il a été constaté que de manière générale environ 75% des vaches ont des teneurs en urée dans la plage optimale c’est-à-dire entre 15 et 30mg/dl. Ceci indépendamment de la quantité de lait produite.

• Urée et taux protéiques

Chez les vaches avec des taux protéiques très bas (inférieurs à 2.8%), on observe que 20 % des vaches ont des valeurs d’urée supérieures à 30mg/dl. Par contre, pour des vaches avec des taux protéiques très élevés (supérieurs à 3.4%),seul 15% des vaches ont des valeurs d’urée supérieures à 30mg/dl. L’essai a également montré que la majorité des vaches (73%) se situe dans la plage optimale des valeurs d’urée (entre 15 et 30mg/dl). 

Le taux protéique du lait étant un indicateur sur la valorisation énergétique d’une ration, on peut en conclure que l’énergie du maïs en vert est plus ou moins bien valorisée par les vaches avec pour conséquence positive (lorsque l’énergie est bien valorisée) une augmentation du taux protéique et une valeur d’urée mieux centrée sur les valeurs cibles (entre 15 et 30 mg/dl pour une ration équilibrée).

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., collaboratrice scientifique