Les coûts spécifiques dans la production laitière fribourgeoise
Dans les éditions du mois de janvier et de mai 2021, nous avons analysé deux postes de charges de structure influençant le coût par kg de lait produit. Dans le cas présent, il devient pertinent de se focaliser sur un autre poste de dépenses : les coûts spécifiques. Nous allons observer leur évolution sur la base de la statistique des résultats comptables de l’année 2020.
Tout d’abord un bref rappel de la notion de coûts spécifiques : il s’agit de l’ensemble des charges directement imputables à une branche de production, dans ce cas, la production laitière (par exemple : concentrés, fourrage, achats de bétail, vétérinaire, insémination, etc).
Sur un échantillon de 207 exploitations produisant du lait, nous obtenons une moyenne des charges spécifiques de 23.05 cts/kg de lait produit. Pour rappel, les seules charges de mécanisation s’élevaient à 28 cts/kg. Il est important de relever une forte disparité des coûts sur les exploitations avec une fourchette allant de 49.57 cts à 7.45 cts. La médiane (point du milieu) se situe quant à elle à 22.02 cts/kg. Le graphique ci-dessous résume les différents coûts des exploitations analysées en fonction de leur production laitière.

© Grangeneuve

© Grangeneuve
Le poste de dépense le plus important est celui des aliments concentrés avec une moyenne d’un peu plus de 13.26 cts/kg et une médiane à 12.64 cts. Encore une fois, une forte disparité entre les exploitations est à observer : de 32.38 cts à un peu moins de 3 cts/kg. La deuxième dépense la plus importante concerne les frais vétérinaires (moyenne : 3.83 cts et médiane : 3.40 cts). Suivent les postes de dépenses selon leur ordre d’importance :
- Frais insémination : moyenne et médiane à 1.98 cts
- Autres charges spécifiques : moyenne à 1.29 cts et médiane 1.03 cts
- Achat de bétail : moyenne à 1.09 cts (la médiane n’est pas représentative car beaucoup d’exploitation n’ont pas d’achat de bétail)
- Achat de fourrage : moyenne à 0.18 cts
Il est toutefois très difficile de dégager des tendances et aucune économie d’échelle selon la quantité de lait produite n’a pu être observée. La taille de l’exploitation n’a également que peu d’influence sur les résultats, tout comme la zone de production. Le graphique ci-dessous montre une tendance à des coûts spécifiques très légèrement à la hausse pour les exploitations ayant une production laitière plus intensive. Il convient toutefois de relativiser ce résultat car les différences ne sont que très minimes.
N’hésitez pas sur la base de votre comptabilité, à calculer vos différents coûts afin d’observer où vous vous situez par rapport à ces tendances.
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