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Dans la série les visites d’Aline et Stefan : Comment améliorer le sol pour ses vaches ?

17 octobre 2022
Des onglons sains, solides et robustes, c’est le rêve de tous les détenteurs de bovins. Bien sûr que la génétique et les soins aux onglons jouent un rôle prépondérant. Est-ce que nos sols sont adéquats pour nos grandes et lourdes vaches ?

Après des échanges nourris concernant l’aire d’alimentation dans le TàT d’août 2021 et les discussions animées sur les logettes du TàT de mai 2022, nous retrouvons aujourd’hui Aline et Stefan qui parlementent autour du sol idéal. Contrairement aux personnes, les propos et les conseils ne sont pas inventés.

Stefan : Bonjour Aline ! Tu te rappelles, la dernière fois, tu m’as promis de me convaincre que ton sol était meilleur que le mien ?

Aline : Salut Stefan, mais bien sûr ! Regarde, je viens de faire couler de l’asphalte dans mes couloirs. Ils ont bossé comme des pros, en un jour tout était fini.

Stefan : En un jour ?

Aline : Oui, il a fallu s’organiser un peu pour gérer le trafic des vaches. Je voulais être sûre que le travail soit impeccable et nous avons laissé sécher pendant 24 heures.

Ill. 1 : L’asphalte coulé peut être utilisé dès refroidissement, soit en général au bout de 24 heures. © Agroscope ; fiche technique: réalisation de revêtements de sol en asphalte coulé pour les stabulations bovines. 

Stefan : Alors tu n’as pas trait les vaches pendant un jour ?

Aline : Penses-tu ? Lors du coulage de la première allée, j’ai trait les vaches sur un côté de la salle de traite, avec des barrières pour condamner l’accès fraîchement rénové. La semaine suivante, j’ai trait les vaches de l’autre côté. Deux fois deux traites un peu compliquées pour un résultat magnifique, cela valait la peine.

Stefan : Pourquoi de l’asphalte coulé ? Du béton c’est plus solide ?

Aline : L’asphalte coulé est antidérapant et conserve cette propriété à long terme. Il est très agréable pour nous et pour les vaches. De plus le raclage mécanique ne pose aucun problème. (voir fiche technique Agroscope à la fin)

Stefan : Tu es sûre que tu ne vas pas l’abîmer ?

Aline : Ben non, mon racleur a été mis à jour. Nous avons installé un câble en nylon et les pièces d’usure ont été changées. C’est le top. Mais attention, il faut le faire fonctionner souvent, sinon le sol perd ses qualités antidérapantes.

Stefan : Et il n’y a pas d’inconvénients ?

Aline : Que si ! Devant le cornadis, ce n’est pas idéal. Les pieds de devant vont creuser des trous avec le temps, et ça, ce n’est pas bien. Je n’ai pas ce problème puisque j’ai un quai d’affouragement qui est bétonné.

Stefan : Mais encore ?

Aline : Celui qui racle avec le téléscopique, doit être très prudent. C’est clair, l’asphalte coulé est plus tendre que du béton… mais il ne glisse pas. C’est difficile de comparer au centime près. A priori, mon sol en asphalte coulé ne m’a pas coûté plus cher que des tapis ou une rénovation du béton. Je pense même que c’était meilleur marché, et avec tous les avantages en plus, c’est du gagnant-gagnant.

Ill. 2 : Revêtement en caoutchouc non glissant pour une montée raide.
© C. Manser

Stefan : Et ta sortie à la montée ?

Aline : Et oui là aussi, j’ai trouvé une solution de dépannage qui a fait ses preuves.

Stefan : Raconte.

Aline : Regarde sur la photo (Ill. 2). J’ai trouvé un tapis cranté qui est parfaitement adapté pour les onglons. Il y a du profil. L’eau s’écoule bien. Et c’est sûr, pour la montée et pour la descente.

Stefan : Mais… il y a une grosse marche devant ?

Aline : Tu cherches la petite bête ? Oh oui, je sais. Je dois encore finaliser le revêtement et finir de bétonner sur le devant. Ça sera parfait, tu verras ! Et bien sûr sans différence de niveau.

Stefan : Je pensais bien que tu avais une solution pour éviter cette marche.

Aline : Et chez toi ? Satisfait de tes caillebottis ?

Stefan : C’est le top. Le seul regret est que je n’ai pas installé ces caillebottis lors de la construction.

Aline : Montre-moi (Ill. 3).

Stefan : Ce système nous vient des Irlandais. Ils ont développé ce système de profilé en synthétique pour recouvrir les caillebottis en béton.

Aline : Et ça ne glisse pas ?

Stefan : Pas du tout. Ils sont flexibles. Regarde, la vache du milieu est en chaleur. Les autres n’hésitent pas à la chevaucher.

Aline : Et encore ?

Stefan : Grâce à leur forme arrondie, les liquides s’écoulent rapidement, ce qui approprie le sol. Autre effet non négligeable : il y a moins d’émissions d’ammoniaque et ça sent maintenant beaucoup moins dans mon étable. Tout le monde est content.

Ndlr : Actuellement l’installation de ces revêtements de caillebottis n’est pas reconnue officiellement en Suisse comme mesure de réduction des émissions d’ammoniac.

Ill. 3 : Caillebottis avec revêtement en synthétique dur.  © Grangeneuve

Aline : Super, merci. Je passe samedi pour m’en rendre compte.

Stefan : A bientôt Aline, et nous parlerons aussi des racleurs et de la rigole centrale.

Extrait de la fiche technique Agroscope :

Réalisation de revêtements de sol en asphalte coulé pour les stabulations bovines, Tänikon janvier 2008 :

Les revêtements en asphalte coulé sont isolants et protègent des radiations terrestres.

  • L’asphalte coulé est exempt de porosités, ce qui est très avantageux notamment par rapport aux exigences d’hygiène.
  • Un traitement ciblé de la surface avec des granulats fins rend l’asphalte coulé antidérapant.
  • L’asphalte coulé résiste aux sollicitations mécaniques. L’évacuation mécanique du fumier et le nettoyage à l’aide d’un racleur à volets ne posent aucun problème.
  • L’asphalte coulé est un matériau thermoplastique, dont la stabilité dépend de la température. La durabilité du revêtement est influencée par le rayonnement solaire et par les températures ambiantes élevées.

Pour qu’elles conservent une bonne adhérence, les aires d’exercice en asphalte coulé dans les étables devraient être nettoyées plusieurs fois par jour en fonction de leur saleté. L’asphalte coulé est plus antidérapant lorsqu’il est propre et mouillé. C’est pourquoi l’évacuation du fumier avec un racleur doit être adaptée au type de revêtement. La situation (aires fonctionnelles de l’étable) et la planéité du sol jouent un grand rôle sur ce plan. Les arrêtes d’usure ou les brosses des volets du racleur qui sont moins dures que le revêtement, l’usent également moins.

Par temps sec, il est conseillé d’humidifier le revêtement chaque jour, notamment dans les étables à aération naturelle, pour éviter la formation de couches glissantes. Les buses de vaporisation fixes ou les tuyaux d’arrosage ont fait leurs preuves, car ils ont l’avantage de permettre une humidification automatique.

Vous souhaitez en savoir plus sur les propriétés des différents sols et revêtements pour les bovins ? Le groupe Détention de la section Agriculture de Grangeneuve se tient à votre disposition pour répondre à vos questions.

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., collaborateur scientifique