Les légumineuses à graines pour l’alimentation humaine
La culture de légumineuses à graines pour l’alimentation humaine n’est que peu répandue en Suisse. Cependant, en raison de la demande croissante et des avantages agronomiques, cette culture pourrait devenir de plus en plus intéressante à l’avenir.
En Suisse, avec une surface cultivée de 4’769 hectares (2024), les légumineuses à graines telles que les pois protéagineux, la féverole, le soja, le lupin et les lentilles ne représentent qu’une fraction des surfaces cultivées. A titre de comparaison, les céréales panifiables couvraient 78’634 ha en 2024. De plus, seul un tiers environ de cette surface sert à l’alimentation humaine.
Sur la base de l’augmentation de la production indigène et de l’augmentation parallèle des quantités importées, il semblerait que la
population suisse s’intéresse de plus en plus à ces denrées alimentaires. La quantité de légumineuses à graines importées pour l’alimentation humaine est passée d’environ 6’000 t en 2013 à environ 9’000 t en 2023
(swissgranum, Agristat 2024).
Un avantage agronomique des légumineuses est qu’elles sont capables de fixer l’azote de l’air. Elles n’ont par conséquent pas besoin d’une fertilisation azotée supplémentaire et l’azote fixé est en partie disponible pour la culture suivante, permettant de facilement réduire la fertilisation azotée de cette dernière. La plupart des légumineuses sont en outre tolérantes à la sécheresse et forment un système racinaire développé, qui ameublit le sol et favorise l’activité biologique sous-terraine. La lutte contre les adventices reste un défi technique considérable, bien qu’elle puisse en partie être réduite par l’association avec une céréale. En cultures associées, le risque de verse diminue également grâce à la fonction de soutien des céréales.
Actuellement, le besoin d’optimisation le plus important pour la production de légumineuses alimentaires réside dans le marché insuffisamment développé et l’absence de protection douanière. Les acheteurs manquent, les récoltes sont donc à l’heure actuelle majoritairement commercialisées directement à la ferme.
Pour la culture de légumineuses à graines, les producteurs reçoivent une contribution aux cultures particulières annuelle de CHF 1’000.- par hectare. De plus, dans le cadre du plan climat fribourgeois, une contribution annuelle de CHF 400.- par hectare est versée pour la culture de légumineuses à graines destinées à l’alimentation humaine.
Cette mesure vise à en encourager la production et à promouvoir l’utilisation des terres arables pour des denrées alimentaires destinées à l’alimentation humaine.
L’objectif est de couvrir de plus en plus la demande croissante par la production indigène.
Alessia Schorro

Source : Grangeneuve