Qu’est-ce qui fleurit donc si blanc dans ma prairie ?
Dans notre série sur les mauvaises herbes, nous vous présentons aujourd’hui la vergerette annuelle qui s’est multipliée parfois massivement au cours des dernières années.
Introduite comme plante ornementale en provenance d’Amérique du Nord, elle est aujourd’hui une néophyte sur la liste noire. Pourquoi ? La vergerette annuelle est très envahissante et peut complètement évincer d’autres espèces. Les animaux l’évitent, c’est pourquoi elle peut se propager de manière incontrôlée et surtout dans les prairies extensives ou les jachères;sa présence entraîne une réduction voire suppression des paiements directs.
Signes d’identification : la vergerette annuelle mesure de 30 à 100 cm de haut, elle est velue, ses feuilles sont indivises et grossièrement dentées et ses fleurs en capitules sont blanches sur le pourtour et jaunes au coeur.
Jeunes plantes de vergerette dans une prairie extensive
© Grangeneuve
Les graines sont mûres à partir de juillet et peuvent germer dès l’automne. Les graines peuvent se disperser avec le vent sur des kilomètres et restent capables de germer jusqu’à 5 ans.
Possibilités de confusion avec les camomilles vraies et inodores
Aster de la Nouvelle-Belgique
Avec la vergerette acre
La vergerette du Canada est fréquente dans les zones rudérales
Source: Grangeneuve / nsvm.ch
Lutte : la seule variante durable est l’arrachage de la plante. Malheureusement, la tige se brise parfois juste au-dessus de la base de la souche et la plante repousse. Si la plante est déjà bien présente, commencer là où la densité est la plus faible. Le fauchage ne fait qu’empêcher la production de semences, mais elle est plutôt contre-productive car la plante passe à un cycle pluriannuel et repousse assez rapidement avec de nombreuses pousses courtes.
Vergerette annuelle en pleine floraison
Source: Grangeneuve
Vergerette annuelle après une coupe
Source: Grangeneuve
Les produits phytosanitaires ne sont pas homologués et ne peuvent donc pas être utilisés. D’autres possibilités, mais qui n’ont pas encore été confirmées scientifiquement, sont la fauche mensuelle pour affamer les plantes, mais cela n’est pas possible dans les surfaces de promotion de la biodiversité.
Une autre possibilité consisterait à ne faucher que les capitules, induisant la plante en erreur avec le signal qu’elle a formé des fleurs sans poursuivre son cycle. Si la vergerette annuelle est présente dans une prairie, cela signifie du travail dans les années qui viennent.
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., collaboratrice scientifique à la production animale