Accéder au contenu principal

Diminuer l’azote, ça vaut la peine !

5 avril 2023
Entre les prix importants de l’azote minéral et les contributions pour une couverture de 90 % des besoins en azote dès le bilan 2023, il est toujours plus intéressant de maîtriser sa fumure azotée. Grangeneuve a donc testé différentes méthodes afin d’évaluer lesquelles sont profitables.

S’il est vrai qu’une fertilisation azotée insuffisante a un effet négatif sur les rendements et sur la qualité des récoltes, il n’est pas plus  avantageux d’appliquer une quantité trop importante d’azote qui ne pourra être valorisée par les plantes. Les besoins en azote de chaque culture changent en fonction de multiples paramètres comme le type de sol, la fertilisation organique de l’année précédente, le précédent cultural ou les précipitations. Il n’est donc pas judicieux de mettre chaque année la même quantité d’azote sur ses cultures.

Il existe différentes méthodes pour adapter la fumure azotée, que ce soit au début ou au fil de la saison. Pour pouvoir les comparer, Grangeneuve en a testé 5 différentes, sur des parcelles de blé d’automne avec un rendement cible de 70 dt / ha. L’expérience a été répétée durant 4 années consécutives, afin d’obtenir des résultats fiables.

© Grangeneuve

Les deux premières méthodes testées sont celles que nous retrouvons dans les PRIF 2017 : la méthode Nmin (analyse de l’azote dans le sol)  et celle des normes corrigées (estimation de l’azote résiduel dans le sol).

A ces deux méthodes, nous avons ajouté le N-Tester de Yara, qui mesure le taux de chlorophylle dans les feuilles, ainsi que le Nitracheck, qui mesure la concentration en nitrates dans la sève de la plante. Une cinquième méthode, combinaison des méthodes Nmin (1er apport) et Nitracheck (2 et 3ème apports) a également été utilisée durant les trois dernières années de l’essai. Les résultats des deux premières années de cet essai ont été publiés dans l’Agrarforschung. 

Aucune différence significative de rendement n’a été observée entre les parcelles fertilisées selon les différentes méthodes citées plus haut, et celles fertilisées avec 225 kg N / ha (représentant 150 % de la norme). La variation de la quantité d’azote appliquée a plus influencé le taux de protéine que le rendement. Malgré cela, toutes les valeurs sont restées au-dessus des normes de 12,5 % (excepté pour le contrôle non-fertilisé).

Figure 1 : Rendement en fonction des différentes méthodes de fumure sur les 4 ans de l’essai. Les mêmes lettres montrent qu’il n’y a pas de différences statistiques entre les valeurs. Source: Grangeneuve

Cet essai nous montre que toutes ces techniques permettent d’adapter sa fumure azotée sans faire baisser le rendement, bien que la méthode présentant le meilleur résultat dépende de l’année.

Pour transposer ces résultats dans la pratique, Grangeneuve a ensuite réalisé des essais en plein champ sur 3 parcelles de blé réparties sur le canton de Fribourg. Le but de ces essais était d’utiliser les méthodes Nmin et Normes corrigées (méthodes les plus répandues) et de les comparer directement avec la norme.

Chaque champ a donc été divisé en trois bandes et fertilisé selon les différentes techniques. Chaque bande possédait également une partie non-fertilisée afin de se rendre compte des vrais effets de la fertilisation. Les résultats ont montré que les méthodes Nmin et Norme corrigée (fertilisation azotée réduite) donnaient des rendements semblables à ceux de la fertilisation selon la norme (150 kg N / ha).

Toutes les méthodes de fertilisation ont également démontré un taux de protéine suffisant pour le blé panifiable, et peu de différences dans le poids mille grains et le poids à l’hectolitre. En résumé, ces méthodes se sont autant montrées efficaces dans la pratique que dans la théorie. Grangeneuve vous conseille donc de faire calculer un plan de fumure ou de faire analyser votre taux d’azote minérale, afin d’optimiser encore plus votre fumure azotée. 

Le film peut être visionné sous : https://www.youtube.com/watch?v=Ehj35jJ7oqg

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., collaboratrice scientifique à la production végétale